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Traversée du désert des Agriates

En cette période d’élection et de contexte national apocalyptique, nous avons choisi de fuir la société pour nous réfugier dans le silence et la solitude du désert des Agriates. Jadis « grenier à blé de la Corse » et « terre d’élevage », le désert des Agriates a retrouvé son état sauvage et constitue un véritable havre de paix. Les plages de sable fins aux eaux cristallines se succèdent et finissent par laisser la place à de sympathiques criques. A quelques mètres du littoral, c’est le maquis qui domine, traversé par quelques pistes de 4×4 et de minuscules sentiers. Il n’est pas rare de découvrir à la croisée des chemins, les vestiges d’antiques bergeries (ou paillers), témoins d’une vie passée. Nous découvrirons également que ce désert porte bien son nom car l’eau est précieuse et les points d’eau clairsemés.

 

Vendredi 29 avril 2017

C’est l’occasion, d’engloutir une bonne entrecôte grillée au feu de bois

Notre périple débute par une nuit au camping à St Florent dans des coques : minuscules cabanes en bois aux toits arrondies. C’est l’occasion, d’engloutir une bonne entrecôte grillée au feu de bois et de boire un petit verre de vin en prévision de notre aventure. Nous avons pris soin de laisser un véhicule à notre point d’arrivée en bordure de la route menant à la plage d’Ostriconi.

Samedi 30 avril 2017

Nous rejoignons en voiture le village de Casta où nous embarquons à bord d’un solide Nissan Patrol, direction la plage de Saleccia. Une fois débarqués, l’aventure peut commencer.

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Nous ne pouvons résister à l’idée de piquer une tête dans cette mer digne des Caraïbes

Nous empruntons le sentier du littoral qui rejoint la Cala di Fecciajo, et poursuivre jusqu’à U travu. Sur le sentier, nous croisons de touristes qui nous indiquent que plusieurs personnes sont déjà présentes au bivouac de Ghignu. Afin de profiter de notre solitude, nous décidons de rester pour la nuit à U Travu. L’eau est encore fraîche mais nous ne pouvons résister à l’idée de piquer une tête dans cette mer digne des Caraïbes. C’est aussi l’occasion de (re) tester notre savon de mer acheté au vieux campeur (qui ne laisse pas de trace de sel sur la peau). En fin d’après-midi, nous n’avons que quelques mètres à parcourir pour rejoindre la vieille bergerie de U Travu. Elle se compose de trois parties, la première en ruine, la seconde aménagé en cuisine et la troisième faisant office de dortoir sommaire. Une petite terrasse nous permet de profiter des derniers rayons du soleil allongés sur deux chaises longues trouvées sur place et faire plusieurs parties d’échecs. Pendant que les braises se forment pour la cuisson des saucisses, nous montons sur un petit promontoire admirer le coucher de soleil où nous avons la surprise de voir passer au loin le 5 mats du club Méditerranée.  Nous partageons nos saucisses grillées sur notre table de fortune digne d’une aventure de Robinson Crusoé. L’endroit est calme, reposant. Nous nous désaltérerons de quelques rasades de notre cubi de « Roche Mazet », âpre au gosier.

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Philippe choisit de dormir à la belle étoile tandis que les Trappeurs investissent le dortoir.

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Dimanche 31 avril 2017

Après avoir pliés nos affaires et laissés l’endroit intact, nous épaulons nos sacs à dos pour rejoindre la source de Ghignu (qq centaines de mètres avant le bivouac sur la plage). Ce ravitaillement est important puisque c’est notre dernière source avant l’arrivée. Il va nous falloir tenir sur nos réserves, tout au long de la journée, le soir et la matinée du lendemain.

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La végétation change, se raréfie, et le littoral se fait plus abrupte.

Nous traversons le bivouac de Ghignu pour rejoindre une piste qui quitte le littoral pendant quelques kilomètres avant de retrouver la mer à la Cala di Malfalcu et poursuivre Cala di Tagliacarne, Cala di Arghiaghiu. Au niveau de la Punta di solche, le sentier prend un virage plein sud. La végétation change, se raréfie, et le littoral se fait plus abrupte.

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Nos réserves d’eau s’amenuisent et nous commençons à douter…

Problème, il fait chaud et nous devons nous raisonner pour ne pas consommer la totalité de notre eau. Le bivouac prévu derrière la Punta di Corbu se révèle inadapté et nous avons soif, très soif… Nous décidons de poursuivre afin de trouver un espace plus dégagé pour dormir. Nos réserves d’eau s’amenuisent et nous commençons à douter… d’autant plus que nous devons conserver suffisamment d’eau pour nos plats lyophilisés du soir. En consultant la carte IGN, nous découvrons l’existence d’une source, un peu dans l’intérieur des terres près d’une ancienne bergerie à proximité du bocca d’Affacadojo. C’est décidé ! nous tentons notre chance, nous avons trop soif. C’est ainsi que nous quittons notre itinéraire pour rejoindre cette fameuse source en priant quelle ne soit pas tarie. Après quelques kilomètres de marche, nous arrivons à la bergerie en question, mais point de source en vue, à peine quelques zones humides. En nous approchant un peu plus, nous découvrons qu’un petit ruisseau coule timidement en contre bas du site. Le débit de l’eau n’est pas vraiment conséquent mais l’eau n’est pas stagnante pour autant. Après quelques débuts difficiles, nous réussissons à filtrer l’eau avec notre T-shirt avant d’ajouter une pastille MicroPur. Nous sommes sauvés ! L’eau est une ressource précieuse. Du coup, on en profite pour faire trempette et boire à plus soif.

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Nous « dégustons » nos plats lyophilisés au milieu du maquis sauvage en tentant de terminer notre cubi de « Roche Mazet », toujours aussi râpeux en bouche. Pour digérer nous grimpons au sommet le plus proche la vue est saisissante sur le désert tandis qu’au loin le Monte Cinto domine. Nous ne tardons pas à nous glisser dans nos tentes pour cette dernière nuit.

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Lundi 01 mai

A peine avons-nous mis la main sur la poignée de la portière de notre voiture que la pluie fait son apparition

Nous plions nos tentes, chargeons nos sacs et partons en direction de la plage de l’Ostriconi. Le ciel bleu des jours précédents a laissé la place à un ciel menaçant. Comme nous avions bien avancé la veille, nous sommes assez rapidement sur la plage de l’Ostriconi. Après quelques hésitations, nous trouvons le chemin qui serpente au milieu de cette zone marécageuse avant de retrouver notre véhicule. A peine avons-nous mis la main sur la poignée de la portière de notre voiture que la pluie fait son apparition. Quelle chance, juste à temps !

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